Je lui ai souvent demandé pourquoi il restait avec moi

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Nous étions ensemble depuis deux ans quand j’ai soudainement eu mal au dos. C’était très grave : je ne pouvais plus m’asseoir, ni m’allonger, ni rester debout. Cette douleur a entrainé de longues recherches sur l’origine du mal. Mon mari était très présent à mes côtés.

Ce n’est qu’après quatre ans de vie commune que le verdict est tombé et qu’on a pu mettre un nom sur ce mal : la rectocolite. Au début, j’étais soulagée de savoir qu’il s’agissait d’une forme légère de la maladie. Nous avons décidé d’avoir des enfants.

Reporter l’envie d’avoir des enfants

Mais juste à ce moment-là, en 2017, les poussées se sont succédées. C’était terrible, un véritable enfer. Cette année 2017 fut très dure pour moi. Par la force des choses, j’ai dû remettre à plus tard l’idée d’avoir des enfants, et je m’en sentais très coupable vis-à-vis de mon mari. C’était de ma faute si nous ne pouvions pas avoir d’enfants. Mais il a fait preuve de beaucoup de compréhension. Je voulais tellement un enfant que je ne me rendais pas compte que mon corps n’était pas prêt. Lui oui, il voyait ce qui se passait chez moi. Pour lui, un report ne voulait pas dire tirer un trait sur ce désir.

À l’époque, nous avons beaucoup parlé. Je ne comprenais pas qu’il puisse rester avec moi. Qui veut de quelqu’un avec ce genre de corps, lui ai-je demandé. De quelqu’un qui est continuellement fatigué, qui se plaint constamment et qui souffre. Nous avons aussi énormément évoqué l’avenir. Supposons que j’aie une stomie par exemple, serait-il prêt à m’aider ? Mais ça ne lui posait aucun problème.

Plus prévenant que jamais

Il est vraiment là pour moi, aussi bien sur le plan pratique qu’émotionnel. Je ne suis pas du genre à me plaindre et je ne veux pas lui faire porter le poids de ma maladie. Mais il voit très vite quand je ne vais pas bien. Il n’arrête pas de me demander comment je me sens. J’ai de la chance de l’avoir. Et en plus, il avait raison.

2018 fut une bien meilleure année pour moi. Pendant mon congé de maladie, je me suis beaucoup reposée. Je me sentais bien mieux et le docteur a donné son feu vert pour une grossesse. Vendu ! Nous allons bientôt avoir un enfant.

Mon mari, maintenant que je suis enceinte, est plus prévenant que jamais. Si je ne me sens pas bien, il vole immédiatement à mon secours. Il me fait un massage, parce que je dois me reposer. Si je veux faire quelque chose, il s’en charge. C’est frustrant, pour la véritable abeille que je suis. Mais il m’a appris à vivre à mon propre rythme.