Rendez-vous sous réserve

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Avant ma maladie, je n’étais jamais à la maison, je profitais vraiment de la vie sur tous les plans. Voyager, faire de la voile, aller au restaurant, … Je trouvais tout cela fantastique. Mais tout a changé. Je suis un régime strict, ce qui complique énormément les rendez-vous au restaurant. Lorsque j’y vais malgré tout, j’essaie de faire les bons choix. Dans le cas contraire, je paie les pots cassés le lendemain.

Je ne savais pas que la rectocolite était incurable. Tout d’abord, j’avais été heureuse de savoir exactement ce qui ne fonctionnait pas chez moi. Lorsque j’ai appris qu’il s’agissait d’une affection chronique, j’ai dû encaisser le choc. Cela a nécessité, et c’est toujours le cas, une difficile adaptation. Je dois tous les jours me reposer pendant trois heures et planifier ma vie en fonction de cela. Mes amis savent que tout est chaque fois programmé sous réserve. Les vrais amis comprennent cela, et ils trouvent bien sûr cela dommage pour moi. Auparavant, j’étais dehors tous les soirs, à présent, je peux seulement prévoir de faire quelque chose le samedi soir. Je m’y suis résignée, mais il n’empêche que ma maladie a sérieusement affecté ma qualité de vie.

J’ai notamment dû abandonner mes hobbys préférés. Avant d’être malade, je faisais de la voile tous les week-ends. J’avais mon propre bateau et j’étais parfois partie une journée entière. Physiquement, ce n’est plus possible. Maîtriser le bateau est déjà très fatigant en soi, mais que dire s’il faut le faire toute une journée en pleine mer ! Non, cela n’est tout simplement pas possible. J’ai donc, la mort dans l’âme, vendu mon bateau. Mon amour de l’eau est toujours là, donc je nage ou je fais de l’aquagym. Ce n’est pas la même chose, mais c’est amusant aussi.

Soutenue par l’association CCV asbl

Je suis très heureuse d’avoir découvert l’ASBL CCV il y a quatre ans. C’est lors d’une recherche sur internet que je suis tombée sur le site de l’association et que j’ai découvert qu’ils organisaient aussi des vacances. J’ai eu besoin de beaucoup de temps pour oser franchir le pas, mais je suis très contente de l’avoir fait. Les amis que je m’y suis fait, le sont pour la vie. Je sais qu’ils comprennent ce que je ressens. C’est la raison pour laquelle, après une première fois, je suis encore partie deux fois en voyage avec l’association. La grande différence avec des vacances ‘classiques’, c’est que des médecins et des infirmiers sont présents. En outre, vous êtes en compagnie de gens qui partagent le même sort. Personne n’a à être gêné s’il faut se rendre cinq fois aux toilettes pendant le repas.

C’est pour moi la seule façon d’encore pouvoir voyager. Partir en vacances avec des amies est devenu presque impossible. Faire les magasins pendant une demi-journée est déjà trop pour moi, et ne parlons pas de sorties ou de prendre un avion. Sans parler de l’angoisse que cause la peur du petit accident. Inutile de préciser que le shopping en ligne fait mon bonheur. Ce dont je profite malgré tout, ce sont mes petites excursions à la mer. Il me suffit d’à peine une heure de route pour y être et là je peux me reposer pleinement, flâner et profiter de la vie à mon propre rythme. Pour moi, ce sont vraiment des vacances.